La CEA c’est la Commission Economique des Nations unies pour l’Afrique. Le bureau couvre les 15 pays de l’Afrique de l’ouest.
Une délégation de la CEA a séjourné du 23 au 30 juin 2021 à Abidjan. Elle a eu une rencontre avec une trentaine de jeunes représentant diverses associations. A cette occasion, Ngone Diop, directrice de la CEA s’est prêtée aux questions de «Le Rapporteur.net»
Madame la directrice, Pouvez-vous, vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Ngone Diop. Je suis la directrice du bureau sous régional pour l’Afrique de l’ouest de la CEA qui est basé à Niamey au Niger. Le bureau couvre les 15 pays de l’Afrique de l’ouest.
Peut-on savoir l’objet de votre présence à Abidjan ?
Nous sommes ici avec mes collègues en mission en Côte d’Ivoire dans le cadre du lancement du rapport sur le thème « transformation structurelle : production emploi et société pour la Côte d’Ivoire». Et également, nous avons eu des séances de travail avec certains organes publics tel que le comité national de mise en œuvre de la Zlecaf avec qui nous travaillons beaucoup mais également d’autres acteurs. Et aujourd’hui la rencontre avec les jeunes qu’on appelle une conversation clos notre mission. Nous avons eu une excellente rencontre avec les jeunes. Il y a eu 30 jeunes représentant tous les secteurs d’activités. Que ce soit le secteur agricole, le secteur de l’élevage, l’industrie, la transformation des produits locaux, la santé, le leadership, l’éducation des filles, la santé de la reproduction. Et tous les jeunes qui ont pris part à cette rencontre riche ce sont des jeunes représentant différentes associations, différents mouvements de jeunes avec un objectif commun qui est de contribuer à l’accélération de la transformation structurelle de la Côte d’Ivoire. L’idée c’était de partager avec les impératifs de transformation structurelle de l’Afrique de l’ouest et puis les engager sur leur contribution à ce processus de transformation structurelle.
Vous parliez de votre institution, la CEA qui couvre toute l’Afrique occidentale. Peut-on en savoir davantage sur cette structure notamment ses objectifs?
La CEA c’est la Commission Economique des Nations unies pour l’Afrique. Les nations unies ont 5 commissions économiques régionales. A part la CEA nous avons la commission économique pour l’Europe, la commission économique pour l’Amérique, la commission économique pour l’Asie, la commission économique pour les pays arabes. La CEA est la cinquième commission économique des nations unies. Et c’est les nations Unies pour l’Afrique. Nous avons une position duale. Une position qui nous donne un avantage unique. Nous sommes des Nations-Unies mais aussi nous faisons partie de l’échiquier institutionnel de l’Afrique. Cela nous donne un avantage unique pour pouvoir appuyer vraiment au mieux les pays africains, Appuyer leur développement. En ce qui concerne le bureau sous régional nous couvrons 15 pays. Les 15 pays de la sous-région et nous sommes basés au Niger. C’est à partir de là-bas nous travaillons avec les 15 pays.
Et notre secteur de spécialisation c’est surtout pour renforcer l’accélération, accélérer la capture du dividende démographique en Afrique qui est vraiment le fer de lance à la transformation structurelle du continent, de l’Afrique de l’ouest. Mais également appuyer nos pays à accélérer l’intégration régionale et plus précisément maintenant à vraiment mettre en œuvre la Zlecaf. (Zone de libre- échange continentale africaine.) La plupart de nos pays ont signé la zlecaf, il n’y a que trois (3) qui n’ont pas signé. Maintenant nous avons huit (8) pays sur quinze (15) qui ont formulé la stratégie nationale de mise en œuvre de la zlecaf. Ici la Côte d’Ivoire est vraiment un bon modèle parce que non seulement ils ont formulé, mais ils ont créé un comité intersectoriel de mise en œuvre de la zlecaf qui marche très bien. Et avec qui on travaille très bien avec la secrétaire exécutive Fatoumata Fofana avec tous les secteurs. Notre porte d’entrée ici est de facto le ministère du plan avec lequel on travaille énormément de manière stratégique depuis des années. Nous avons travaillé avec eux sous le leadership de Madame la ministre, avec son staff, senior, staff technique pour formuler ce rapport de « transformation structurelle produit production emploi et société » que nous avons lancé officiellement avec tous les représentants des différents secteurs. C’est dire que notre partenariat avec la Côte d’Ivoire est un partenariat très fécond, très stratégique, très fructueux.Et aujourd’hui cette rencontre avec les jeunes est une rencontre également qui nous donne des éléments nouveaux. On a pu discuter avec les jeunes mais les jeunes ont pu savoir qui est qui. Qui intervient dans leur domaine en tant que jeunes. Et comment renforcer ce qu’ils ont réalisé jusqu’alors. Comment créer davantage de valeur ajoutée ? Comment in fine, continuer à contribuer à la transformation structurelle de leur pays.
Vous revenez à chaque fois sur la « transformation structurelle», qu’est-ce que c’est?
Très terre à terre, la transformation structurelle est un processus qui permet à un pays d’accélérer son développement par la transformation de ses ressources c’est-à-dire par l’industrialisation. Par exemple la Côte d’Ivoire est numéro un dans l’exportation de cacao. La Côte d’Ivoire a d’autres richesses naturelles telles que le caoutchouc. Ce processus de transformation dans lequel elle s’était inscrite lui permettra de créer de la valeur ajoutée, de créer des chaines de valeur. Elle a commencé à le faire très bien. Ce processus continue et c’est dans le cade de l’agenda de transformation qu’a mis en place le gouvernement. Le gouvernement a mis en place un processus extrêmement substantif, compréhensif, solide qui a eu des effets escomptés.
Tout ce qu’on fait en tant que CEA c’est d’appuyer ce processus-là. Tout ce qu’on fait c’est d’appuyer les efforts énormes de la Côte d’Ivoire qui a été en tête de peloton en termes de croissance économique avec 8% de 2012 à 2019. Tout ce que la Côte d’Ivoire fait c’est maintenant d’accélérer son processus de transformation. Et nous en tant que partenaire de la Côte d’Ivoire en tant que CEA nous appuyons la Côte d’Ivoire dans ce processus qui n’est pas facile. Mais ce qui est important, cet engagement politique est tellement important et c’est très haut en Côte d’Ivoire. Et les actions, les mesures mises en place par le gouvernent sont extrêmement importants. Donc nous sommes contents de pouvoir contribuer, participer, appuyer la Côte d’Ivoire dans les énormes efforts qui commencent déjà à avoir des résultats escomptés
Quelle place occupe la femme dans cette transformation structurelle ?
La femme est la clé de voûte vous l’avez entendu aujourd’hui. Il y a des représentations d’association de femmes pour le leadership des femmes. Il y a des associations qui œuvrent dans la transformation structurelle des secteurs agricoles. Il y en a une qui explique comment elle s’est investie dans le secteur agricole. Comment elle transforme les produits agricoles en y ajoutant de la valeur. Comment dans ce processus elle emmène d’autres jeunes à comprendre ce que c’est que la transformation, à être le rôle modèle. C’est dire que vraiment la femme est la clé de voute, la femme et les jeunes. La majorité de la population est constituée de femmes et de jeunes alors si nous mettons l’accent sur l’autonomisation de la femme, sur le renforcement des capacités des jeunes. Ça aura des effets de ruissellement positif également. Beaucoup de choses ont été faites. Beaucoup d’efforts déjà réalisés. Encore une fois, nous venons appuyer le gouvernement dans cette importante trajectoire dans laquelle il est.
Avez –vous un dernier message à faire passer ?
J’ai été impressionnée par l’engagement des jeunes. J’ai été impressionnée par la qualité du débat. J’ai été vraiment impressionnée par les différentes contributions que vous êtes en train de faire. Impressionnée par le travail dans les différents secteurs. Ce qui reste à faire c’est ce que vous avez articulé. C’est comment vous allez créer la masse critique. Comment vous vous organiserai davantage parce que tout ce que vous êtes en train de faire ça s’inscrit dans les priorités définit par les gouvernements. Ce qui reste à faire c’est plus d’organisation. Que vous puissiez venir ensemble et créer comme vous comme vous avez voulu des classes pour amener les gens à être ensemble pour accroitre ce que vous avez fait déjà dans ce cadre de ne laisser personne en rade. Pour pouvoir s’entraider, pour pouvoir chercher la bonne information. Pouvoir saisir à bon escient les différents mesures mises ne place par le gouvernement Je suis vraiment très satisfaite de cette rencontre. On ne voulait même pas finir tellement les uns étaient engagés, enthousiastes. C’est tout ce qu’on veut voir de nos jeunes. Les jeunes c’est l’avenir. Les jeunes africains, les jeunes femmes c’est l’avenir de l’Afrique et l’avenir c’est maintenant donc continuez sur le bon chemin. Ce que je vous encourage à faire c’est de réaliser les recommandations, les points que vous avez cités. Et la CEA vous appuiera dans ce cadre-là. Je vous remercie
Interview réalisée par Raissa Yao
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