« Jackpot ivoire », est la toile que Judith Gnassa, peintre présente au concours Lydia Ludic Talents dont le thème est « jackpot». C’est une compétition organisée par lydia ludic, la marque leader de jeux et loisirs en Afrique de l’ouest. Elle est mise en œuvre  en collaboration avec l’Union des journalistes culturelles de Côte d’Ivoire (ujocci). Le concours vise à mettre en exergue un artiste peintre et un journaliste.

A quelques heures du dépôt de son œuvre ce 10 mai 2021, Judith Gnassa, a bien voulu  se confier à « Le Rapporteur.net » afin de présenter son chef-d’œuvre avec lequel elle entend remporter le 1^er prix du concours lydia ludic talents.

Judith Gnassa opte pour le Zaouli

Vêtue d’un pagne traditionnel du centre de la Côte d’Ivoire, appelé communément pagne baoulé, elle nous reçoit avec un sourire derrière lequel l’on peut deviner sa timidité. Sur son corps et son visage, des symboles qu’elle a réalisé à l’aide de coton-tiges et de kaolin. Une vraie artiste ! Mais cette tenue n’est pas fortuite, elle est en plein tournage pour un autre projet. Au milieu de cette salle qui lui sert d’atelier « improvisé », trône un magnifique tableau. Le tout dernier de Judith. Sur cet œuvre l’on aperçoit le zaouli…Ce beau  masque d’origine gouro, une ethnie de l’ouest de la Côte d’ivoire. Elle apporte des éclaircissements sur le tableau. «Le nom que j’ai décidé de donner à cette toile c’est « jackpot ivoire » » affirme-t-elle toute fière. Sur le tableau l’on constate de la paille, du pagne et même des plumes de poulet.

Elle explique que «c’est une toile de 1m*1m. La méthode utilisée sur cette toile  c’est le vohou vohou. C’est une technique mixte acrylique sur toile+ collage sur toile. J’ai incrusté en fait des objets de différentes régions de la Côte d’Ivoire au sein de cette œuvre.» Affirme Judith. Pour elle, la peinture, ce n’est pas seulement construire.  Mais c’est aussi expliquer un vécu donc une partie de soi. Raison pour laquelle  elle met dans chacune de ses œuvres différents objets qu’elle met en symbiose. «On y voit le sable. C’est un mélange des différents types de sable que j’ai l’habitude d’utiliser. Je les ai réunis en une toile  pour montrer la Côte d’Ivoire réunifié qui vit en cette paix qu’on recherche ardemment»

Concernant les couleurs, l’artiste s’est prononcée sur les plus dominantes du tableau que sont le jaune, le bleu et le noir. «Quand on observe le Jaune ce qui frappe c’est l’incomparable clarté qui s’en dégage. En effet de toutes les couleurs le jaune est celle qui apporte la grande part de luminosité et elle est également symbole de richesse, prospérité. Elle est donc une couleur bénéfique ». Le bleu, elle le définit comme étant « omniprésent dans nos vie le bleu est synonyme d’évasion symbole de pureté, de sagesse. Pour les Égyptiens,  il est une couleur porte bonheur.» Quant au noir, elle indique qu’il « apparaît comme l’absence de lumière dans certains lieu, mais ici il est symbole d’élégance,  de sensualité».  La peintre affirme avec conviction que « toutes ces couleurs mêlées ainsi mettent en scène cette magnifique symphonie de paix  dont on rêve tous. Mais également en lumière l’idéologie de cette magnifique structure dont les couleurs sont le jaune et le bleu et qui a pour but d’apporter la sérénité et la paix dans le cœur de ses participants en leur apportant une certaine richesse»

« Jakpot Ivoire », le tableau de la réconciliation

Quel rapport entre le Jackpot thème du concours et le zaouli, œuvre réalisée par Judith. «Notre œuvre est le  masque  Zaouli. C’est une danse est qui a  un lien avec toute les danses du pays basées avant tout sur la dextérité et l’agilité du danseur .Le zaouli ou qu’il soit dansé, crée une sorte de joie, bonheur et d’enivrement chez les   spectateurs. Il possède une fonction ludique, éducative et esthétique.» Cette œuvre, elle l’a réalisé en pensant à la situation sociopolitique de la Côte d’Ivoire. «Le jackpot  ce n’est pas avoir une belle voiture encore moins rouler sur de l’or» révèle Judith. Elle affirme que pour elle, en tant qu’ivoirienne, le jackpot  « serait la paix, une paix vraie, une paix durable. Selon la peintre, « Cela va faire 20 ans que les ivoiriens se voient en chien de faïence. Deux décennies que la notion de paix reste pour nous un simple mot au lieu d’une attitude à adopter comme le désirait Felix Houphouet Boigny, le père fondateur de cette nation.»

Pour l’artiste et sa coéquipière journaliste qui forment l’équipe « colombe»,  la présidentielle de 2020 et les législatives de 2021 ont  malheureusement révélé les clivages au sein de la population. Les blessés et les morts constatés durant ces élections montrent malheureusement  que la  cohésion sociale est mise à mal dans le pays. La paix, cette denrée qui  aujourd’hui se fait rare constitue pour le peuple ivoirien le JACKPOT. «Et ce Jackpot nous avons décidé de le matérialiser par un masque…. Le ZAOULI !  D’où le tableau « jackpot ivoire ».» Argumente Judith Gnassa .La compétition lancée depuis le 23 avril prendra fin le 24  mai 2021. Sont notés, le tableau, le nombre de like et réactions sur les réseaux sociaux concernant l’œuvre. Un vote est également prévu.

Raissa Yao