Carolina Cerquiéra est Ministre d’Etat auprès du Président de la République de l’Angola pour l’Action Sociale. Dans cet entretien, elle parle des stratégies mises en place par le gouvernement Angolais, pour l’autonomisation des jeunes et des femmes, et la lutte contre la sècheresse. « Nous pensons qu’il faut aider à savoir faire et ne pas seulement recevoir » affirme-t-elle.
Carolina Cerquiéra est Ministre d’Etat auprès du Président de la République de l’Angola pour l’Action Sociale. Dans cet entretien, elle parle des stratégies mises en place par le gouvernement Angolais, pour l’autonomisation des jeunes et des femmes, et la lutte contre la sècheresse. « Nous pensons qu’il faut aider à savoir faire et ne pas seulement recevoir » affirme-t-elle.
Vous êtes ministre d’Etat pour l’action sociale depuis 2019 vous avez quitté le portefeuille culturelle pour prendre en charge toute l’action sociale. Qu’est-ce que cela comprend ?
J’ai été Ministre de la culture pendant trois ans. Maintenant je suis chargée de la cour des nations avec les ministères qui sont liés au secteur social, tel que le Ministère des Femmes de l’Action Social, le Ministère de la Culture, le Ministère de l’Education, le Ministère de la Santé, le Ministère de l’Enseignement supérieur et les Universités, le Ministère de la Jeunesse et du Sport, le Ministère des Vétérans et des Anciens Combattants. Je gère tous les programmes de notre Gouvernement liés à l’assistance sociale, et l’emploi au niveau de la réforme et des questions liées de l’habitation sociale. De manière spécifique, nous accompagnons les programmes de pauvreté, liés au ménage.
Voyez-vous, la longue guerre civile qu’a connue l’Angola, nous a coûté plus de soixante millions de dollars pour faire le réaménagement de tous les terrains de notre pays surtout dans les régions au Sud. Nous accompagnons des programmes de prestation d’aide et de soutien aux populations victimes de la sècheresse au sud du pays. Quatre provinces dont le Sud ont beaucoup souffert de la sécheresse. C’est un véritable drame car à cause du manque d’eau, les populations rencontrent des problèmes très graves et ont besoin du soutien de l’Etat.
Que faites-vous pour eux de manière concrète ?
Sous instruction de notre Président de la République, nous avons fait un grand appel à la population civile, société civile, l’église, les entreprises et les associations. Il s’agit de mettre à disposition gratuitement des biens services et denrées alimentaire pour soutenir ces populations. Heureusement les réactions ont été très positives. Tous ces acteurs se sont mobilisés dans le pays tout entier. Et notre Président Son Excellence Joao Lourenço a pris en charge un programme d’initiative présidentielle pour soutenir ces populations. Un programme dont j’assure l’entièreté de la coordination avec la collaboration des Gouverneurs des régions.
Aujourd’hui à combien estimez-vous le nombre de famille bénéficiant de cette aide ?
Nous avons plus de huit cent cinquante mille familles ayant bénéficiés de ce soutien. Mais il y’a encore environ un million cinq cent personnes souffrant des effets de la sécheresse. Surtout des jeunes, des femmes, des personnes plus vulnérables vivant loin des capitales, loin des villes et aussi les minorités.
Et les zones rurales qui n’ont pas toutes accès aux services publics, que fait le gouvernement angolais ?
Nous avons le Programme d’Investissement Municipal (PIM) un programme pour développer les régions plus éloignées de la capitale qui vient d’être approuvé. Ce programme envisage de créer dans les villes des écoles, des postes de santé, des postes de police afin que les populations des villes éloignés de la capital puissent bénéficier de la même sécurité, des mêmes droits que celles des grandes villes. Donc plus de cent soixante-quatre régions de mon pays bénéficierons de ce programme. Le programme a déjà commencé en septembre 2019 nous sommes allé à 800 kilomètre de la capitale avec une importante délégation ministériel pour une réunion de conseil avec notre Président de la République.
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C’était une réunion avec les représentants de la société civile, des églises, des militaires, des jeunes, des femmes pour savoir ce qu’ils attendent du gouvernement et leurs dire ce que le Gouvernement à préparer, pour eux. Nous avons recensé comme problèmes : la santé ; l’accès à l’éducation. Il y a aussi le problème d’acheminement des produits agricoles à cause de l’enclavement des route ; problèmes de sécurité à la frontière avec le Congo du fait de la porosité de cette frontière. Vous savez que l’Angola a connu une longue guerre civile, les routes ont été détruites. Il faut les reconstruire. Les populations toujours dans le cadre de cette réunion ont demandé l’aménagement d’un chemin de fer reliant toutes les régions. La jeunesse quant à elle, a soulevé le problème du manque d’emploi le niveau élevé de pauvreté, le chômage.
Nous travaillons sur des stratégies de réduction de la pauvreté. Pas pour de l’assistance, mais plutôt dans la mise sur pied des formations professionnelles. Nous pensons qu’il faut aider à savoir faire et ne pas seulement recevoir. Nous travaillons aussi pour le développement de l’agriculture, et de l’industrie transformatrice.
Donc vous êtes beaucoup portée vers la formation et l’entrepreneuriat des jeunes ?
L’entrepreneuriat des jeunes est très important. Lors du conseil des Ministres de Septembre 2019, il a été annoncé trois cent postes de formation professionnelle pour les jeunes leurs permettant d’avoir un soutien du gouvernement dans les métiers techniques avec la mise à disposition de ces jeunes, des kits techniques pour les aider à avoir un travail grâce à la formation qu’ils auront reçu.
Et pour les femmes ?
Nous travaillons pour leurs défenses et leurs droits. Nous faisons des formations et les conseils juridiques gratuits aux femmes et aux familles surtout pour des questions de violence domestique et sociale. Voyez-vous quand le taux de chômage est élevé le taux de violence sociale augmente aussi. Nous avons aussi des programmes de préparation des filles à la vie sexuelle. Nous travaillons aussi pour que les jeunes filles aient accès aux bourses d’études à l’étranger. Afin de leurs garantir des formations professionnelles de qualité. L’un de nos objectifs, est d’améliorer la situation des femmes et des familles en Angola.
Christelle Ngaleu
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