Le djihadisme se prolifère en Afrique de l’ouest et ses dégâts sont réels. Le centre de recherches et d’actions pour la paix (CERAP) a organisé ce vendredi 11 juin 2021 en son sein à Cocody, un débat sur le sujet. C’était dans le cadre de ses soirées intitulé « les vendredis du CERAP ». L’objectif était de démystifier un tant soit peu ce fléau qui mine déjà tout le monde entier.

A l’entame de son exposé, l’enseignant-chercheur, Dr Lassina Diarra a tenu à préciser que « le djihadisme est quelque chose de bien pensé par ses acteurs » car ceux-ci se basent sur des principes et des manuels afin de justifier et guider leurs actions.  Selon le docteur, ces derniers  cherchent principalement à conquérir le globe et impose un Etat islamique dans lequel il serait plus aisé de faire prévaloir leurs idéologies. C’est en ce sens que l’enseignant-chercheur dévoile  l’une de leurs actions principale lors de la conquête d’un territoire. «Lorsque le djihadisme arrivent dans un endroit, ils chassent les enseignants et les chefs car ce qu’ils enseignent est contraire à leurs idéologies.»  Précise l’enseignant –chercheur. Pour lui cette action est due au fait que les gouvernants et les acteurs de l’éducation sont généralement les personnes capables d’agir sur les mentalités et faire ancrer des idées dans les esprits des populations.

DJIHADISME EN AFRIQUE DE L’OUEST : PRINCIPES ET FORMES

Dans le monde, il y a plusieurs groupes de djihadisme disséminés un peu partout. Ils ne forment pas une seule entité et les méthodes d’actions diffèrent d’un groupe à un autre. Certains optent pour la voix pacifiques et les stratégies de manipulations tandis que d’autres optent pour la terreur et l’intimidation des Etats et aussi des populations afin de les réduire au silence. Cette deuxième méthode est celle privilégié par le terroriste Abu Bakr NAJI. Il estime que cette manière est la plus rapide et adéquate face à la résistance. Le Dr lassina Diarra confia également que « diviser pour mieux régner, c’est cela aussi leur doctrine ». Aussi, les rumeurs et les fausses informations sont les maitres de cette philosophie.

Le Dr Philippe ASSALE quant à lui, philosophe et enseignant, a axé son argumentaire sur l’expansion du djihadisme. Il n’a pas omis de présenter les nouveaux acteurs qui participent au djihadisme à savoir les femmes, les enfants et les kamikazes dont aucun hadith (récit) ni verset coranique ne justifie la participation au djihad. L’action des kamikazes qui se suicident en se faisant exploser à l’aide de bombes, est condamnée dans le coran. Et de le justifier : « Et ne vous tuez pas vous-même. Allah, en vérité, est miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela par iniquité, nous le jetterons au feu, voila qui est facile pour Allah » dans la sourate 4 verset 29-30. Le djihadisme chez les femmes et les enfants est tout aussi injustifiable par les écritures de l’islam mais pour les djihadistes, les femmes sont très utiles car elles sont un atout précieux pour le recueil de renseignements et pour la communication.

Le soft power consiste à utiliser les moyens doux et prévenir les offensives du djihadisme tandis que le hard power consiste à attaquer et « Les Etats usent du hard power au lieu de détruire le réseau social. » C’est un fait que le Dr Philippe ASSALE déplora concernant les moyens choisis pour stopper l’expansion du djihadisme en Afrique de l’ouest. Au final il est ressorti que le djihadisme tel que pratiqué par les organisations terroristes en place, n’est pas conforme à celui prescrit par la religion musulmane.

Sidiki KONATE (Stagiaire)